Pour fuir les voix des morts qui l’assaillent, un homme se réfugie sur une île. L’y attend la voix la plus déchirante de toutes : celle d’un enfant mort au bagne de l’île du Levant.
Un homme erre dans Toulon, l’esprit assiégé par des voix de fantômes. Elles font le récit d’une souffrance sans fin, une suite de guerres et de violences où toutes les époques se mélangent. À la recherche de silence, l’homme prend un train au hasard et se retrouve sur l’île du Levant. La mer, se dit-il, fera taire les spectres. Mais le soulagement est de courte durée : le soir même, alors que l’homme a trouvé un abri de fortune, un prénom s’impose à sa conscience. Louis. Un jeune garçon qui le guide vers ce qui fut sa dernière demeure : une colonie pour délinquants mineurs.
Sur cette île, une zone militaire à l’accès restreint abrite en son sein les vestiges d’un bagne pour enfants. Mu par une étrange intuition, l’homme s’y introduit. Au cœur d’une cellule, il se fait récipiendaire du récit d’une ancienne révolte, celle de 1866, dont Louis a fait partie. Fils de paysans miséreux condamné pour avoir volé quelques fruits, harcelé pour son homosexualité, il finit ses jours dans un cachot. En recevant sa parole, entendue pour la première fois, l’homme libère la mémoire du garçon.
Dans un entre-deux troublant entre rêve et réalité, Simon Johannin tisse le portrait bouleversant d’une poignée de jeunes garçons broyés par le système pénitentiaire. Ce récit onirique, fondé sur des documents d’archives inédits décrivant la révolte, se lit comme un cri du cœur contre la violence du monde.
Simon Johannin, poète et romancier, vit à Marseille. Après des études d’art à La Cambre (Bruxelles), il publie son premier roman, L’Été des charognes, à vingt-trois ans. Tous ses textes sont parus chez Allia.