Un hymne à la joie et à l’intégration dans une campagne française ouvrière.
Au Chemin des brigands logent dix familles, pour la plupart issues du Maghreb, dans un lotissement ouvrier. C’est le patron, arménien, qui l’a bâti à côté de son usine de textile. En marge du village, de ses bars, de son église, de sa ferme et de son lama, Dalya Daoud relate vingt ans de leur histoire.
Parmi elles, on s’attache à Bassou, fils chéri de Lalla, grandissant sans trouver sa place au bourg ni chez ses cousins de banlieue, ainsi qu’au clan des filles, Olfa et Jihane en tête, dans leurs velléités d’émancipation des mœurs familiales et d’intégration à la grande ville, à la grande vie.
Ce roman vrai d’un micro quartier ouvrier, auquel Dalya Daoud donne l’épaisseur et la dimension d’un mythe, se lit comme une enquête, où sont semés les éléments de l’harmonie comme de la discorde, sans que ses habitants, confrontés au miroir social, ne sachent jamais s’ils sont des brigands ou des perdants. Pétri de culture et de langue arabes, Challah la danse est un hymne à la joie, musical et savoureux, qui montre que l’apprentissage d’une culture se fait aussi par le chant, la cuisine, l’amour et l’amitié, et jamais dans un seul sens.
Dalya Daoud a été douze ans rédactrice en chef de Rue89Lyon qu’elle a créé en 2012. Avant cela, elle a suivi des études de Lettres Modernes, pendant lesquelles elle a aussi été vendeuse de lingerie, serveuse dans un restaurant gastronomique, ouvrière dans une usine de cataphorèse puis dans une autre de production de dialyseurs, et cheffe de la rubrique musique à Lyon Figaro. Elle vit toujours à Lyon.