Au Proche-Amour
Quel est le point commun entre un Juif ultra-orthodoxe de Bnei Brak, un Arabe gay à Tel-Aviv et une épouse de prisonnier palestinien à Ramallah ? L’amour. Codifié toujours, contraint parfois, empêché trop souvent. Et puis le sexe. Frustré ou débridé. Et si les relations amoureuses et sexuelles entre Palestinien-nes et Israélien·nes pouvaient éclairer d’un jour nouveau ce conflit interminable ?
Quatorze témoignages poignants En Israël, où l’État refuse de célébrer les unions mixtes, le mariage de la journaliste Lucy Aharish et de l’acteur Tsahi Alevi (Naor dans la série israélienne Fauda) a défrayé la chronique, parce qu’ils sont de confessions différentes : elle est musulmane et lui juif. Lana, Arabe Israélienne de Tel-Aviv, multiplie les rencontres via un site. Elle fréquente des Israéliens sans leur donner ses origines. Elle témoigne de la difficulté de subir les préjugés racistes des deux communautés. Shima, gynécologue dans un quartier orthodoxe de Jérusalem, Avi, ancien Juif orthodoxe, Mohamed, homosexuel à Gaza…
Un autre regard sur les sociétés israéliennes et palestiniennes
Il y a aussi ces Palestiniennes pour qui chaque grossesse est un pied de nez à l’occupation, quitte à se faire inséminer en clinique avec le sperme de leur mari prisonnier récupéré dans un stylo bille. Ou ces « sortants » de la communauté ultra-orthodoxe qui, une fois libérés du carcan dogmatique dans lequel ils ont grandi, découvrent les plaisirs d’une sexualité libérée. C’est aussi l’histoire de ce jeune Arabe israélien, devenu portevoix de la communauté arabe LGBTQIA+ malgré le courroux de sa famille. Celle, enfin, des Israéliens immigrés d’ex-URSS, pas assez juifs pour le rabbinat, et à qui on mène la vie dure en refusant de les unir religieusement.
Deux ans d’enquête, des dizaines de témoignages recueillis
Histoires défrayant la chronique ou témoignages intimes, chacun de ces récits raconte un peu plus ces « deux peuples pour une même terre » et montre comment conservatisme religieux et patriarcat convergent pour empêcher la libération des moeurs. Cette bande dessinée est le résultat d’une enquête de deux ans menée par Salomé Parent-Rachdi, magistralement mise en dessin par Deloupy.
Deloupy est diplômé de la section bande dessinée des Beaux-Arts d’Angoulême. Il travaille comme illustrateur indépendant dans la publicité et illustre de ombreux ouvrages jeunesse. En 2016, il reçoit le prix France Info de la BD d’actualité et de reportage pour Love story à l’iranienne (Delcourt). Récemment, il a participé à l’ouvrage collectif Femme, vie, liberté aux éditions de L’Iconoclaste.