Issue d’une grande fratrie livrée à elle-même dans le Paris des années 1980, la jeune Isild a grandi auprès de Maïwenn, sa grande sœur, sa nounou, son modèle.
Isild comprend que, comme sa mère et sa sœur avant elle, le cinéma va constituer une planche de salut pour échapper à la misère et à l’insécurité affective. Elle passe des castings et va tourner ses premiers films. Elle observe les tourments amoureux de sa sœur et se jure de garder ses distances avec les nombreux prédateurs qui pavent sa route.
À seize ans, elle est remarquée par Benoît Jacquot, dont elle devient la « muse ». Ils tourneront cinq films ensemble. Objet du cinéaste en tant qu’actrice, Isild va progressivement devenir aussi l’objet de Jacquot hors caméra.
Aujourd’hui, elle met les mots sur son histoire. Plus rien ne sera comme avant.
Actrice, scénariste, réalisatrice, productrice, autrice, artiste, Isild Le Besco s’exprime et porte la création sous toutes ses formes.
Elle commence à travailler enfant dans le cinéma, jusqu’à tenir l’affiche de nombreux films dès l’adolescence, tournant entre autres avec Emmanuelle Bercot, Benoît Jacquot, Cédric Kahn, Antoine Santana, François Ozon, Laëtitia Masson et, plus récemment, avec sa sœur aînée Maïwenn ou encore Jean-Claude Monod.
Isild Le Besco est également réalisatrice de films. Parmi ses œuvres principales : Demi-Tarif (2003), Charly, Bas-fonds, La belle occasion. Ses deux derniers films, Confinés et Une famille, sortiront prochainement.
Après Sang d’encre (Anabet, 2007), S’aimer quand même (Grasset, 2018) et Frères (École des loisirs, 2020), on retrouve Isild Le Besco à l’écrit dans Dire vrai (Denoël, 2024), un récit autobiographique coécrit avec sa sœur Léonor Graser, dans lequel elle revient sur son expérience dans le milieu du cinéma.
Portée par la vague #metoo, elle retrace son parcours depuis la petite enfance pour décrypter la mise en place et la reproduction des violences dont elle a été victime. Ce faisant, elle identifie et nomme les mécanismes de contrôle coercitif qui s’opèrent, autant que l’omerta qui les autorise.
En nommant au plus juste ce qu’elle a tu si longtemps, Isild Le Besco se réapproprie son histoire pour mieux s’en libérer et pour inviter chaque victime de violences à trouver les mots, pour soi, puis pour les autres