Je voudrais vivre un peu plus bas
cesser de croire qu’à mi-chemin entre le ciel
et la terre des hommes l’air a un autre goût
ça n’est pas vrai
il a un goût de microparticules une saveur de sueur
qui aurait tourné vinaigre ça râpe en bouche comme
un mauvais vin les mots même en prennent haleine
moi je voudrais juste prendre une chaise
la poser au printemps des relations humaines très bas
à hauteur de pots d’échappement sentir mes semelles
compensées au ventre du trottoir saisir des mots de
caniveau qu’on ne voit pas d’en haut
Née aux pieds des montagnes, en 1988, Hélène Miguet vit désormais à Lyon où elle trouve différents médiums poétiques pour habiter le monde. Elle est tantôt mohican, tantôt funambule. Il lui est arrivé récemment de se réveiller gargouille. Elle a publié tour à tour, deux précédents recueils de poésies : Comme un courant d’air aux Éditions Gros Textes et Décharge. Prix Amélie Murat 2022, Des Fourmis au bout des cils aux Éditions Le Citron Gare créées en 2023 par Patrice Maltaverne.
Elle publie régulièrement, par ailleurs, dans des revues : Traction-Brabant, Décharge, Cabaret, Lichen, Triages, Terre à ciel…
Elle aime porter la poésie dans une voix et un corps par différentes lectures musicales ou par des expositions en collaboration avec des artistes plasticiens.