Maria P. MISCHITELLI

1939, Los Angeles. Dans leur luxueuse propriété de Beverly Hills, Madame Müller découvre sa domestique mexicaine – Gloria Marquez – sauvagement assassinée.

Son corps est mutilé selon un ancien rite aztèque ; sur son visage, on a dessiné au couteau un masque sanglant représentant la Santa Muerte. Lana Monterey, une jeune détective privée fraîchement séparée de son mari, le lieutenant Jack Kaminski, est chargée de l’enquête par son associé et fervent admirateur, Carston Crane. Lana rencontre Ezra Stein, une cinquantenaire gay, iconoclaste, désabusée, haute en couleurs et gouailleuse. Elle sera sa guide dans cette enquête complexe confrontant ces femmes détectives aux interdits d’une société patriarcale, dans une ville obsédée par son expansion où sévissent les guerres de l’eau et du pouvoir. À travers de drôles de courses-poursuites dans le quartier historique du Pueblo ou Pacific Palisades, Ezra va entraîner Lana : se soûler dans une boîte gay, danser avec le beau Raùl et le petit orphelin Ignacio chez les Pachucos, faire une incursion dans le Temple des Évangélistes (dirigé par une mère et sa fille), consulter une Chamane, jusqu’à investir les célèbres studios d’une Hollywood menacée par les nazis.

Dans une métropole soudain sans eau, entre volonté de rédemption et de libération des individus, Lana et Ezra seront secondées dans leurs investigations par la baby-sitter des enfants de Lana : une certaine Norma Jean Baker Gifford, futée comme pas deux, et un Moïse afro-américain à la personnalité incomparable. On croise d’autres personnages inspirés de personnes ayant réellement existé : un inattendu Lucky Luciano, une star perdue du cinéma et un poétique Charlie Chaplin. En rendant hommage aux auteurs de polars harboiled, l’auteure s’amuse à multiplier les pistes dans un Los Angeles multiculturel et interlope des années d’avant-guerre, mêlant l’humour aux problématiques sociales : racisme, antisémitisme, patriarcat, corruption, menaces écologiques etc qui rappellent étrangement celles de notre monde actuel.

Née à San Giovanni Rotondo, dans le sud de l’Italie, elle arrive en France à six mois. Elle fait des études universitaires à Saint-Étienne puis obtient un Master 2 préparatoire à sa thèse de Doctorat sur Italo Calvino: L’invisible et l’indicible dans l’écriture de Italo Calvino, à l’Université d’Aix-en-Provence. Elle a publié un livret poétique dans la revue littéraire Ecrissures, (septembre 2022) , deux livres en italien : Una brancò di mandorle, Emersioni Edizioni, 2021 et Muretti a secco, i miei maixei, recueil de poèmes, Controluna Edizioni, 2020. Les anges n’habitent pas tous au paradis est son second polar, après le remarqué Prix Dora-Suarez catégorie « Polar émotion » La solitude des Bois Noirs, publié aux Éditions du Caïman.