Dans la France de l’après-Grande Guerre, un huis clos magnétique entre une jeune domestique et son maître.
Elle est depuis peu au service d’un couple bourgeois vivant coupé du monde. Monsieur, ancien pianiste, est infirme : il a perdu ses jambes, ses mains et son visage dans la bataille de la Somme. Madame, si jeune encore, lui est totalement dévouée. Le temps d’un week-end où Madame est à la campagne, Monsieur révèle son plan : il voudrait que la bonne l’aide à en finir. Dans un face-à-face poignant, ces deux êtres écrasés sous le poids de l’Histoire et de leur condition vont tour à tour se défier, s’apprivoiser, se surprendre.
Grâce à un dispositif formel saisissant, entre prose et vers libres qui n’entravent jamais la force du drame en train de se jouer, Bérénice Pichat propose une intrigue insolite tissée de scènes fortes et sensorielles où la tension happe dans un crescendo inoubliable.
Bérénice Pichat est professeure des écoles au Havre, où elle est née. Passionnée d’Histoire, elle dépeint dans La Petite Bonne les conséquences intimes de la Guerre de 14 et une époque – les années 1930 – qui n’est pas sans points communs avec la nôtre.
Elle questionne notamment la place des aidants et le droit à mourir. À travers ces personnages qui se découvrent, elle pose aussi la grande question du regard de l’autre, comment il libère ou enferme.