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Notre invité d’honneur
Pierre Gagnaire
Grand chef cuisinier français des plus étoilés et reconnu dans le monde entier depuis plus de 40 ans, Pierre Gagnaire a été nommé commandeur des Arts & Lettres, chevalier de la Légion d’Honneur, et reçoit, entre autres, en 2017 le titre d’Officier de l’Ordre National du Mérite. Il est également l’auteur d’une dizaines d’ouvrages.
Il revient à Saint-Étienne, sur les terres de ses débuts en gastronomie, en tant qu’invité d’honneur de la Fête du
Livre de Saint-Étienne 2024 pour présenter son nouveau livre Une Vie en cuisine aux éditions Keribus.
« Saint-Étienne, c’est ma ville »
Vous succédez à Dominique Rocheteau comme invité d’honneur de la Fête du livre. Pourquoi avoir accepté cette invitation ?
Parce que je suis un enfant du pays ! J’ai construit une relation indélébile avec Saint-Étienne où se trouve le socle de ma vie professionnelle et de ma vie tout court. Mon lien affectif est très fort. Saint-Étienne, c’est ma ville. Et j’aime ma ville. C’est donc un immense plaisir de venir à cette fête et de rentrer à la maison.
Vous dites que « donner et recevoir » est une notion essentielle dans votre façon de cuisiner. Aborderez-vous la Fête du livre de la même manière ?
Donner et recevoir, c’est le sens de la vie tout court! Échanger, rencontrer, c’est un plaisir. Et c’est l’avantage de mon métier. Quand on fait à manger aux gens, les gens nous remercient. J’ai un lien direct avec ceux qui viennent consommer mon travail. J’aime recevoir les gens, comme ma grand-mère le faisait à Apinac, dans la tradition des aubergistes. Cuisiner, c’est donner de l’amour. C’est donner de sa personne. Et en tant qu’auteur, la Fête du livre représente ce moment-là. En dehors, la rencontre avec le lecteur est impalpable.
Justement, vous venez présenter votre nouveau livre Une vie en cuisine, aux éditions Keribus. Vous avez déjà une dizaine de livres à votre actif. Qu’aviez-vous à dire de plus ?
Ce livre est le reflet, l’empreinte, de 55 ans de cuisine, qui ont commencé à Saint-Étienne. Il dresse aussi le bilan d’un restaurant, celui de la rue Balzac à Paris, qui est le prolongement de mes précédents restaurants stéphanois, rue Georges-Teissier et rue de la Richelandière. On y trouve des photos de famille, des coupures de presse, des photos de vieux carnets de cuisine. Ce livre est aussi une boîte à idées dédiée aux cuisiniers. On y trouve très peu de recettes, mais beaucoup de menus. J’ai voulu montrer l’évolution, au fil des années, d’un travail, d’une réflexion culinaire, d’une lecture artistique de la cuisine.
La création a toujours été votre moteur en cuisine…
À vrai dire, je ne sais pas si j’aime cuisiner ! J’aime l’émotionnel. J’aime le lien que l’on crée avec les autres. La cuisine, c’est un moyen d’exprimer mon émotion, mes sentiments. Alors je crée ! C’est sans doute ma part féminine. Ma cuisine est subtile, sensible. Elle n’est pas une prise de pouvoir. Et rien ne me fait plus plaisir que de recevoir des messages de gens que j’ai eus à table il y a des années et qui se souviennent de ce moment partagé qui a été marquant pour eux.