Martin ARNOULD

La lutte oubliée pour la Loire sauvage.

Entre le Larzac et Notre-Dame-des-Landes, il y a eu la lutte pour la Loire sauvage. À la fin des années 1980, l’État avait acté la construction de quatre barrages sur ce qui est pourtant considéré comme l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe. À Serre de la Fare, en Haute-Loire, l’ouvrage menaçait d’engloutir 20 kilomètres de gorges magnifiques. C’est alors qu’un collectif d’habitants et d’habitantes a décidé d’occuper le site, au pied du futur barrage.

Ce récit sensible et documenté d’un acteur de la lutte, expert de la renaturation des cours d’eau, est nourri de photos d’archives et de dessins réalisés par Jean-Alfredo Albert, paysagiste militant. Il témoigne de cette lutte oubliée et pourtant victorieuse, qui a pris une dimension internationale et contribué à changer la culture de l’aménagement des fleuves et de la gestion du risque d’inondation en France. Il tisse un lien entre les luttes passées et actuelles, alors que la défense des terres contre les grands projets inutiles est plus que jamais d’actualité.

Martin Arnould est engagé depuis une trentaine d’années dans la conservation et la restauration des rivières, des fleuves et de l’eau. Il s’est investi en 1988 dans la campagne « Loire Vivante » qui a permis de stopper un programme de grands barrages superflus sur le « dernier fleuve sauvage d’Europe » et de porter un autre regard sur notre relation aux milieux aquatiques, notamment pour mieux gérer le risque naturel d’inondations.

Il a animé le programme « Rivières Vivantes » du WWF-France entre 2000 et 2015. Il est très investi dans la protection des poissons migrateurs, préside le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages. Il est administrateur du Chant des Rivières, une association qui s’emploie à métisser les enjeux de conservation de la biodiversité avec ceux de la transition énergétique en s’appuyant sur les arts et la culture. Il est membre du Comité National de l’Eau.